Une exposition photo sur les interprètes, traducteurs et traductrices du procès de Nuremberg

L’interprète Margot Bortlin (au centre).
Photo : OMGUS Allemagne, domaine public. Source : Wikimedia Commons

Le premier et le plus célèbre des procès de Nuremberg, contre les principaux criminels de guerre nazis de la Seconde Guerre mondiale, s’est tenu

Une photo de la section des interprètes présentée à l’exposition.
Photo : Raymond D’Addario, domaine public. Source : Wikimedia Commons

du 20 novembre 1945 au 1er octobre 1946 à Nuremberg en Allemagne. Dans des circonstances inédites, des politiques et des militaires ont dû répondre personnellement des crimes dont on les accusait devant un tribunal pénal international. Parmi les chefs d’accusation contre les 21 hauts responsables du régime nazi : le complot, les crimes contre la paix, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité. Les juristes du parquet et les juges venaient des États-Unis, du Royaume-Uni, de France et d’Union soviétique, tandis que les accusés et les témoins, majoritairement germanophones, venaient d’Allemagne, mobilisant quatre langues et cinq systèmes juridiques différents. La nécessité d’employer quatre langues au procès eut une conséquence majeure : l’interprétation consécutive, de mise à cette époque, aurait prolongé démesurément le procès. C’est pourquoi un système innovant fut mis en place, permettant l’interprétation simultanée dans les quatre langues. Ce procès

inédit sur le plan juridique a également marqué l’avènement de l’interprétation simultanée moderne.

Ouverture de l’exposition photographique du BDÜ Bavière

Dr Theodoros Radisoglou.
Photo : Alina Kazakova

En 2000, pour le 50e anniversaire de l’Association des traducteurs et interprètes bavarois, ancêtre de l’Association fédérale des interprètes et traducteurs d’Allemagne (BDÜ), notre confrère Theodoros Radisoglou avait organisé une exposition photo sur le travail des interprètes, traducteurs et traductrices du procès, illustration poignante de l’atmosphère de cet événement historique. Il avait puisé dans les remarquables images du photographe militaire américain Ray D’Addario, qui avait méticuleusement documenté le procès. L’exposition a depuis été présentée dans de nombreuses cours et universités en Bavière et au-delà, notamment des universités à Prague et Vienne et au ministère allemand de la Justice à Berlin. Le 12 janvier 2024, elle a rouvert dans un autre endroit significatif : la Cour administrative fédérale de Leipzig. Dans son allocution liminaire, Susanne Rublack, vice-présidente de la Cour, a insisté sur l’importance de ce lieu.

L’Association régionale BDÜ Est, qui a organisé cette exposition exceptionnelle, a également reçu le soutien de l’université de Leipzig et de son Institut de

Vue de l’exposition.
Photo : Alina Kazakova

linguistique appliquée et de traductologie (IALT), qui forme depuis des générations aux métiers linguistiques. Theodoros Radisoglou a partagé ses connaissances durant une visite guidée de l’exposition puis dans une conférence à l’auditorium Audimax de l’université de Leipzig, donnant vie au travail de ces interprètes, traducteurs et traductrices. L’ancien président du tribunal régional supérieur de Nuremberg, Klaus Kastner, a ensuite expliqué les spécificités juridiques du procès et les raisons de son importance toujours d’actualité.

De plus amples informations sur l’exposition sont disponibles ici en allemand. Parmi les prochaines destinations de l’exposition, le Luxembourg en octobre 2024.

Carol Hogg, ancienne membre du comité directeur, BDÜ, Norma Keßler, présidente, BDÜ

Tagged , , , , , , , , , , , , , , , , ,
Scroll to Top