La SFT publie sa prise de position sur l’IA : l’humain au cœur de la technologie

L’humain au cœur de la technologie

En s’appuyant sur une consultation menée auprès de ses membres entre novembre et décembre 2023, la Société française des traducteurs (SFT), syndicat professionnel des métiers de la traduction et de l’interprétation en France, a publié le 13 juin dernier sa prise de position sur l’intelligence artificielle. La SFT s’y fait la porte-parole des mises en garde des professions qu’elle représente, pour que l’humain reste au cœur de la technologie et que le développement non encadré de solutions d’intelligence artificielle générative à des fins de traduction et d’interprétation ne conduise pas à l’appauvrissement de la langue et de la pensée critique, essence même de la communication et de notre humanité.

La concurrence de l’intelligence artificielle générative (IAG) figure en première position des préoccupations des traductrices, traducteurs et interprètes en France (selon deux enquêtes SFT de 2023). Par cette prise de position, la SFT alerte sur les conséquences de l’IAG sur les métiers de la traduction et de l’interprétation et sur la détérioration des conditions de travail.

La SFT avertit les commanditaires, les agences de services linguistiques et l’ensemble des citoyens et citoyennes sur les renoncements qu’induit le recours à l’IA plutôt qu’à des professionnel·le·s de la traduction et l’interprétation, ces passeurs qui prennent soin des messages qu’on leur confie et tissent des liens entre les êtres humains.

Face aux dérives, la SFT met en garde contre les dangers de telles pratiques. Que ce soit d’un point de vue social, environnemental ou sanitaire, l’humain doit rester au cœur du processus.

Comme un assistant au service de l’expertise humaine, la SFT n’est pas opposée à l’intégration de l’IAG à nos métiers mais, en aucun cas, en remplacement des professionnel·le·s et sans une grande vigilance.

En ce sens, la SFT émet quatre revendications.

  1. Elle appelle au respect de la création et du savoir-faire humain et recommande de proscrire le remplacement de l’expert linguistique par l’IA.
  2. Elle réclame plus de transparence sur l’origine et la production des contenus. Cette transparence doit être la règle et la production machine doit être clairement identifiée pour la distinguer de la création humaine.
  3. Elle demande le partage équitable de la valeur créée par les services linguistiques et dénonce la dégradation de la rémunération et des conditions de travail de professionnel·le·s aux qualifications considérables, alors que le marché global ne cesse de croître.
  4. Elle alerte sur la disparition des professions des langues, notamment le corps enseignant et les pouvoirs publics en charge des programmes scolaires et universitaires sur l’importance de la formation des jeunes générations.

La technologie doit rester un outil au service des métiers de la traduction et de l’interprétation, art millénaire qu’il devient urgent de préserver pour poursuivre le dialogue et les échanges entre les peuples.

 Lire la prise de position

Le Comité directeur de la SFT

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