JMT 2023 : l’APTIC relativise la menace IA

Le public présent à la conférence hybride organisée à l’occasion de la JMT par l’APTIC

À l’occasion de la Journée mondiale de la traduction (JMT), l’Association des Professionnels de la Traduction et de l’Interprétation du Cameroun (APTIC) a organisé, le 30 septembre 2023, une conférence axée sur l’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur les métiers de la traduction.

L’IA a révolutionné de nombreux secteurs, y compris celui de la traduction. Il s’agit d’une technologie, alimentée par des algorithmes d’apprentissage automatique, conçue pour reproduire des comportements humains (raisonnement, planification, créativité, etc.) et accomplir des tâches spécifiques (analyse, écriture, conception, etc.). Appliqué à la traduction, cet outil permet aujourd’hui de traiter de gros volumes de mots de contenus divers et variés, ce qui suscite des craintes chez les membres du corps quant à l’avenir du métier.

C’est dans l’optique de les dissiper que l’APTIC a organisé le 30 septembre 2023 une conférence sur le thème Les compétences du traducteur à l’ère de l’intelligence artificielle : une approche intégrée. L’évènement a vu tour à tour se succéder au micro Armel Fosse (président de l’APTIC) pour son mot de bienvenue, Sylvia Amisi (vice-présidente de l’AIIC) pour le discours liminaire, Armand Enganobel (traducteur à la Banque mondiale) pour son intervention sur les Aspects opérationnels de l’IA : utilisation pratique des outils, Yvan Amatangana (traducteur indépendant et coach) pour sa présentation sur L’IA et les conséquences rédactionnelles : Quel rapport ? et Emmanuel Ayuk (traducteur-interprète indépendant) pour son exposé sur les Aspects réglementaires de l’IA. Comment en faire bon usage ? Avantages, risques, sauvegardes, politiques.

Le public présent à la conférence hybride organisée à l’occasion de la JMT par l’APTIC
Photos : Kruiz Photography

De l’avis général des panélistes, l’IA, malgré le fait qu’elle est aujourd’hui un instrument de plus en plus utilisé par tout un chacun dans la vie personnelle, par les prestataires de services linguistiques, les entreprises et les institutions, n’est pas près de rayer le métier de traduction du dictionnaire. Cet optimisme s’explique par les nombreuses lacunes que présente cet outil, à savoir son incapacité à adapter la traduction au lectorat, son manque de performance face à des textes plus élaborés, sa propension à dépendre de l’humain pour l’enrichissement des mémoires de traduction et le choix des termes adéquats, etc. Cette technologie basée sur le nuage est aussi vulnérable aux attaques informatiques, ce qui pourrait pousser certaines firmes à se passer d’elle en cas de menaces avérées et potentielles.

Les traducteurs et traductrices devront donc chercher à s’engouffrer dans la brèche ouverte par ces failles afin de se rendre incontournables. Il leur faudra pour exister être capables de travailler avec et sans IA, posséder de très bonnes aptitudes rédactionnelles et prendre des mesures pour protéger la confidentialité des textes traduits automatiquement. C’est l’unique chemin à suivre pour notre survie.

Virgile Mesina, APTIC

Tagged , , , , , , , , , , ,
Scroll to Top