Cantera 2023 : au bonheur des hispanophones

Cantera 2023 : au bonheur des hispanophones

Alcalá de Henares, la ville natale de Cervantès, offrait un cadre idéal pour l’organisation de Cantera 2023. Programme de résidence créé en 2018 par l’Alitral (Alianza Iberoamericana para la Promoción de la Traducción Literaria), Cantera a pu reprendre cette année après une interruption imposée par la pandémie.

Cantera s’adresse à des traducteurs et traductrices de l’anglais, du français, de l’allemand ou de l’italien vers l’espagnol débutant dans l’édition. Son objectif premier est de mettre à leur disposition un lieu d’échange et de formation. Cantera coïncide par ailleurs avec plusieurs salons du livre locaux et profite ainsi de l’effervescence générée par ces manifestations littéraires et culturelles.

J’ai eu l’honneur d’être invitée par l’Asociación Argentina de Traductores e Intérpretes (AATI) à animer l’atelier de traduction littéraire anglais-espagnol auquel participaient des collègues de tous les pays membres d’Alitral : Argentine, Colombie, Espagne, Mexique. Grâce au soutien de la FIT et du ministère des Affaires étrangères argentin, j’ai pu faire le voyage à Alcalá, où je suis arrivée le 30 mai, pleine d’impatience et d’enthousiasme.

Les choses sérieuses ont vite commencé. Les sessions matinales étaient consacrées à la traduction des trois nouvelles irlandaises que nous avions sélectionnées. La diversité des variantes linguistiques et des formations universitaires a soulevé de vraies difficultés. Elles ont donné lieu à de riches débats et d’intenses réflexions sur les points communs et les différences qui existent dans notre langue.

Parmi les moments forts, la discussion à distance avec l’écrivain irlandais Rónán Hession fut à la fois éclairante et émouvante. L’auteur a exprimé sa gratitude profonde et sincère à l’égard des traductrices et traducteurs littéraires, en expliquant comment il s’appuie sur notre travail pour rédiger les critiques de littérature étrangère traduite qu’il publie chaque semaine dans l’Irish Times.

Mais Cantera n’est pas un simple atelier de traduction. Les après-midi étaient rythmés par des activités variées et passionnantes, à Madrid ou à Alcalá. À plusieurs reprises, stagiaires et animateurs ou animatrices ont assisté, sur le campus de l’université d’Alcalá, à des communications sur les conditions de travail, le droit de la propriété intellectuelle et les conditions contractuelles en vigueur dans nos pays dans le secteur de la traduction littéraire. Ces présentations ont souligné le rôle crucial des associations professionnelles, qui connaissent la réalité du terrain et contribuent à l’amélioration des conditions de travail dans le secteur.

Autre temps fort de notre ambitieux programme, la rencontre passionnante avec ces maillons essentiels de l’édition que sont les auteurs et autrices, les critiques, les correcteurs et correctrices, les maisons d’édition.

Pour couronner le tout, Cantera incluait des visites guidées au dépôt légal de la Bibliothèque nationale, à l’exposition sur le Prix Cervantès, au Musée des arts graphiques, sans oublier les innombrables stands du Salon du livre de Madrid… un vrai bonheur !

Merci à la FIT pour son soutien précieux à la traduction littéraire !

Julia Benseñor, AATI

Entretien avec un auteur, séance animée par Julia Benseñor et Andrés Catalán (photo : Alitral)
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